« Si l’on organisait le défilé des cocus, il n’y aurait personne pour le regarder ! »

Attends, répète moi ça ?

La voilà balancée, la phrase qui, aussi basique qu’elle peut apparaître une fois assimilée, n’en est pas moins hautement philosophique de prime abord.

Il te faut d’abord te la faire répéter puis ensuite la retourner dans ta tête.

Imminente, l’idée que les femmes célibataires, au-delà du fait qu’elles n’ont pas trouvé, comme se gausseront toujours chacune de leurs copines en couple la “perle rare”, ont tout compris à l’incompatibilité :

« Je sais que ce texto doit te paraître bizarre. Ca fait deux ans qu’on ne s’est plus revus. Il faut absolument que je te parle ».

Seulement voilà : il est marié. Il paraît même qu’il est marié depuis toujours.

Il y a deux ans et six mois, Chloé était l’amour fou de Brice. Elle était la femme de sa vie, sa révélation, sa raison de vivre. Il ne pouvait plus sans elle. Il mourrait, il étouffait, il voulait prendre le large… Rien qu’avec elle.

Il y a deux ans et quatre mois, il dormait sur le sofa, il avait tout entamé, il n’attendait plus que la fin des négociations de divorce.

Il y a deux ans et un quart d’heure sa -future ex- femme l’appelait et il a décroché en susurant un pathétique « mon amour »…

Il y a deux ans, Chloé le quittait.

Et puis elle a reçu ce message au début du printemps. Juste alors qu’elle se réjouissait de l’arrivée d’un peu de chaleur pour l’éventualité de rencontrer quelqu’un.

Brice quant à lui, le lui a envoyé alors qu’il vivait la traversée du désert la plus longue qu’il ait connu dans sa vie.

Sonora. Ses nuits froides et ses journées de soif. Le seul cactus qui restait à sa portée dormait à côté de lui depuis cinq ans et quatre mois maintenant…Et il lui semblait défraîchi…

 En fait ce jour là il a croisé Chloé  alors qu’elle traversait la rue et il s’est dit « tiens, je vais la rappeler ».

Il paraît que les hommes sont spontanés.

Et la voilà, les mains moites et la gorge sèche au fin fond d’un café, à écouter ses complaintes plein la bouche.

Il lui dit qu’il ne l’a pas oubliée. Il lui garantit qu’elle est là, dans sa vie. Il lui pleurniche qu’il ne peut toujours pas sans elle, qu’il s’en rend tellement compte. Il est entrain de divorcer, sa femme a décidé de le quitter.

Chloé avait mis huit mois et des pontillés à l’oublier. A peine deux secondes à réespérer. Peut-être… Mon Dieu qui sait… Sûrement !

Son printemps à elle lui a mis des papillons dans le ventre.

Son printemps à lui lui a juste gonflé le pantalon.

Cette nuit là, bien qu’elle rendit compte à ses amies « De toute façon j’en ai rien à faire de ce mec, faudra qu’il fasse ses preuves », Chloé n’a pas dormi.

Elle a rêvé. Copacabana, ses journées d’amour et ses nuits romantiques.

Exaltée, elle s’est mise en quête des plus belles sorties à organiser. Elle a eu envie de couleur et de fleurs.

Excité, il proposait toujours l’intimité de son appartement. « Je n’ai pas trop envie de sortir… Mais j’ai envie de te voir, Toi ! ».

Petit à petit le printemps est parti. Et tous ses mots à lui aussi.

Ce jour là Chloé a croisé Madame Brice. Elle traversait. Il l’attendait, lui souriait. Ils se sont embrassés.

Place à l’été et il l’a oubliée… Comme une envie de pisser.


Pourquoi s’attacher à des relations qui font baisser notre estime ? Chloé le sent, elle le sait déjà, elle ne sera pas l’élue du cœur de Brice. Ceci tout simplement car l’élu du cœur de Brice est Brice lui-même. Et pourtant, elle persévère à y croire, à souffrir, à s’accrocher. Elle pleurera de ne pas avoir été choisie, elle pleurera d’être mal aimée, pas aimable. Nous avons tous.tes une histoire qui fait nos failles et il n’est pas le propos ici d’en analyser les raisons. Mais juste de mettre en lumière. Se mettre en lumière. Pourquoi s’attacher à des relations qui font baisser notre estime…

Tel est cocu qui croyait prendre !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *