« Chaque radis a son trou ! »

C’est en me plongeant dans la réflexion de cette traduction de proverbe chinois sur l’évidence des rencontres amoureuses qu’immédiatement, instantanément, l’idée fut.
La voilà sortie de son deuxième rendez-vous chez le dentiste qui recommençait de bout en bout le travail fait sur sa molaire capricieuse et qui aurait dû être réglé par son prédécesseur il y a quelques mois déjà.

Seulement voilà.
Coucher avec son dentiste ne vous apporte aucun avantage sérieux et ceci quand bien même il vous le ferait croire. Celui-ci, probablement bien plus motivé par l’image de sa patiente bouche bée devant ses instruments en oublie sa fonction première, à moins que l’une ne soit la motivation de l’autre, ce qui causerait des dommages irréparables, tant affectifs que relationnels. Car il ne s’agit pas là, contrairement à ce que l’on pourrait croire, d’une simple histoire de fesse. Du moins c’est ce qu’elle pensait.
Quoi qu’il en soit, force est de constater qu’elle se retrouve ici, après avoir rêvé d’une belle histoire qui pourrait évoluer, à feuilleter les pages jaunes rayon dentistes, avec une rage de dent carabinée. Dans cette affaire, nulle compétence n’est à blâmer. C’est la générosité elle-même qui est à chercher. En effet, elle avait été gracieusement soignée, le temps que cela a duré. Et la voilà, coincée entre désœuvrement affectif et perte de son dentiste, à se mordre les doigts d’y avoir succombé.

Ce qui en vient directement à ma question : Les mecs radins sont-ils forcément des bons coups ?
« Radin, radin en tout. » dites-vous ? Pas si sûr.
Depuis quelques mois maintenant, mon amie Laura a un nouveau mec. Il a une très bonne situation et sait en faire valoir. Il vient chez elle tous les soirs, généralement sans avoir dîné et en demandant ce qu’elle a à manger, pour la câliner, dormir chez elle, prendre sa douche, son café, le croissant qu’elle aura acheté et repartir. Il ne prend jamais la peine de lui ramener quoique ce soit, ni pizza, ni sushis, ni bouteille de vin, ni chocolats, rien d’autre que sa performance sexuelle.
Un soir, nous voilà attablés avec quelques amis autour d’un verre lorsque le serveur vient encaisser les boissons.
C’est là que Jules compte ses petits sous et lui lance un « Ma chérie, je ne vais pas pouvoir te payer ton jus de fruit. » La voilà, en rade de monnaie, contrainte de sortir sa carte bleue pour 3 euros. Mais le pire vient après. Alors que, gorge nouée, elle a du mal à tirer sur sa paille, son homme quant à lui a déjà payé deux tournées de pintes à ses potes d’ivresse.
Devant ma consternation, une révélation : « Quand on aime on ne compte pas. »
« Ben c’est qu’il ne m’aime pas alors ? »
C’est ce qui s’appelle, être un plan cul à son insu.


La générosité traduit-elle quelque chose de la relation ? L’expression « Radin, radin en tout » pourrait refléter cette question. Bien sûr, les hommes répliquerons que nous avons demandé l’égalité des sexes et que cela inclut le fait qu’il ne doivent plus subvenir aux besoins de la femme. Au-delà d’une guerre des sexes, il est possible de faire un lien avec le don de soi et l’investissement dans une relation. « Donner » n’est pas qu’une question d’argent. On peut donner son temps, son écoute, son envie, son espace personnel, et cela traduit bel et bien le statut que l’on accorde à son partenaire dans la relation.

L’investissement amoureux se mesure t’il a la taille des bourses ?

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